Picasso à la Californie, 1957

23 Jan

L’exposition « Picasso à l’œuvre dans l’objectif de David Douglas Duncan » est présentée depuis l’automne au Musée d’Art et d’Histoire de Genève. Une rencontre émouvante entre deux artistes, à partager jusqu’au 3 février prochain.

C’est en 1956 que le photographe américain reporter de guerre, de passage à Cannes va à la rencontre de l’artiste espagnol. Les deux hommes ne parlent pas la même langue, Picasso ne connaissant pas l’anglais et Duncan aucun mot ou presque de français. Ils se comprennent par des gestes et dans un espagnol approximatif bredouillé par Duncan. Mais la parole est superflue, puisqu’ils ont l’art comme moyen de médiation.

Picasso autorise alors cet invité à le photographier « à l’œuvre », sans limites ni restrictions. De cette collaboration naîtra une amitié sincère teintée d’admiration commune et quelque 20’000 clichés réalisés sur dix-sept ans dont 150 sont présentés aujourd’hui. De jour comme de nuit, Duncan fige le processus créatif de l’artiste avec magie. De ces images se dégage une liberté créatrice phénoménale. On y découvre une sorte de « maison du bonheur » où des enfants en culottes courtes dansent et jouent entre les innombrables œuvres. Céramiques, toiles et sculptures investissent, à la manière du lierre, toutes les pièces aux volutes de la Caroline. Le jardin, le salon ou la cuisine, rien n’est épargné par cette prise d’assaut. 

Le visiteur plongé dans l’intimité du peintre, reconnaitra les visages célèbres de certains invités de marques. Tel que Jean Cocteau ou l’acteur américain Gary Cooper de passage à la Californie. Encore plus touchant est la complicité et l’admiration de Jacqueline, la compagne et muse du maître, dont toute une partie de l’exposition lui est consacrée.

L’exposition se développe en plusieurs salles, selon des thématiques et les pratiques de l’artiste. Une section pour la céramique, une autre pour la sculpture. Les œuvres dialoguent avec les photographies et s’en trouvent humanisées. «Les baigneurs à la Garoupe» (1957), se révèlent ainsi sous un jour nouveau. De cette œuvre, donnée au Musée d’art et d’histoire de Genève par Marina Picasso en 1984, Duncan en apporte la genèse. Par ces photogrammes, on voit l’artiste à l’œuvre dans la moiteur nocturne de l’été 1957.

« Picasso à l’œuvre », une exposition à voir (et à ne surtout pas manquer) jusqu’au 3 février prochain! Dépêchez-vous !

+d’info :http://www.ville-ge.ch/mah/index.php?content=2.2.1.1.1.1.&id_eve=1557&langue=frs

(MM)

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